Une sorte de fièvre s'est emparée de l'édition 2005 de la finale de Coupe Davis, qui oppose depuis vendredi à Bratislava la Slovaquie à la Croatie. Les choses sérieuses ont commencé mercredi, par une phrase subtile distillée par le très politique Nikola Pilic, le capitaine croate. «Karol Beck [le deuxième meilleur joueur slovaque] ne jouera pas contre nous. J'ai deux explications. La première: il a mal au genou. La seconde: il a été contrôlé positif contre l'Argentine en demi-finale, en septembre. J'ai entendu ça dans le milieu. J'ai entendu dire aussi que c'était la marijuana.» Du genre : moi, je vous dis ça, mais je dis rien. Beck succède à Pilic sur l'estrade. La question tombe. Il répond : «Non.»
Comique. Vendredi, quatre heures avant son entrée en scène contre le Croate Ivan Ljubicic, Beck est écarté. C'est Karol Kucera, un homme à côté duquel le très austère Ljubicic passe pour un comique troupier, qui enfile le short. Kucera ? A 31 ans, l'actuel 297e mondial a pour ainsi dire plié les gaules et sorti la canne à pêche, encore que les rivières poissonneuses sont assez difficiles à dénicher à Monaco, où il coule, lui, une préretraite heureuse. Les treize années passées sur le circuit pro ont démoli son corps morceau par morceau. Reste son regard bleu acier, qu'il promenait vendredi sur une salle pleine à craquer. Parce que même la salle a une histoire. De l'avis général, la Sibamac Arena abrite le plus invraisemblable piège à rats jamais mis sous les pieds d'une équipe