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Libération

Il pleure sur Belfast

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Ils étaient cent cinquante mille, protestants et catholiques, venus d'Irlande ou d'ailleurs, pour rendre hommage au footballeur de légende, héros de tout un peuple.
publié le 5 décembre 2005 à 4h49

Belfast envoyé spécial

George Best est mort vendredi 25 novembre, à 59 ans, d'avoir trop bu. Il a été enterré samedi à Belfast en grande pompe pour avoir eu trop de talent dans les pieds. C'était dans les années 60 à Manchester United ou avec l'équipe d'Irlande du Nord. Un temps où «les ballons étaient plus lourds», comme le dit joliment un fan de George Best sous la pluie battante de Stormont, dans le parc du Parlement où étaient organisées les obsèques quasi nationales de l'étoile la plus filante du foot nord-irlandais.

Mais Belfast n'a pas seulement célébré samedi un footballeur. La ville a aussi dit adieu à un beau gosse que chaque Irlandaise a rêvé au moins une fois d'avoir dans son lit. Cette foule silencieuse de 150 000 personnes a réveillé les rêves de grandeur d'un pays qui ne compte qu'un million et demi d'habitants. Par un regard, un mot, une larme, catholiques et protestants mêlés ont peut-être aussi contribué à installer plus sûrement une trêve encore trop fraîche pour effacer des décennies de guerre.

George Best, icône de la réconciliation ? La thèse est belle, peut-être juste, mais trop tentante, trop ressassée, trop éloignée aussi de ses terrains à lui : le foot, les filles, l'alcool. Car c'est bien là, sur ces terrains de doute absolu, de fragilité assumée, qu'il faut aller chercher George Best. Et débusquer, éventuellement, la part de réconciliation que sa mort a charriée.

Première mi-temps

Vendredi soir

«Tout le monde l'appelait Georgie»

«Farewell to a legend», d