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Libération

La force de frappe Brahim Asloum

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publié le 5 décembre 2005 à 4h49

Confondre les sceptiques et étouffer les sifflets, faire honneur au «noble art» dont il défend les valeurs et, surtout, devenir champion du monde dès ce soir, un peu avant 23 heures. Voilà le triple objectif que vise le Français Brahim Asloum, qui dispute, à 26 ans, son premier championnat du monde au Palais omnisports de Paris-Bercy. Face au Vénézuélien invaincu Lorenzo Parra, l'élève de Louis Acariès se met en danger, mais, cinq ans après avoir décroché son titre olympique, Asloum ne pouvait faire attendre plus longtemps pour relever un défi à la mesure de son extrême médiatisation.

«Programmé». Le natif de Bourgoin-Jallieu n'a pourtant pas le sentiment d'avoir traîné en chemin depuis son sacre australien. «Je manque même d'expérience chez les professionnels. Certains boxent chez les pros une dizaine d'années avant de disputer un championnat du monde. Il ne faut pas oublier que j'étais "programmé" pour faire les Jeux d'Athènes.» Depuis, encadré par les frères Michel et Louis Acariès, Brahim Asloum a construit patiemment sa carrière, parfois à l'économie, exaspérant jusqu'à ses plus fervents supporters mais tenant toujours le cap : champion de France, champion d'Europe, invaincu en dix-neuf combats malgré quelques moments difficiles. Louis Acariès fait l'inventaire des bobos endurés par son boxeur : «Fracture du cartilage du nez, une dent cassée, un tympan crevé ou encore une arcade coupée.» Acariès insiste : «Brahim n'est pas un boxeur de salon. C'est un vrai champion du no