Personne n'oubliera le charisme de Jacques Fouroux. Son rugby rigoureux fait d'initiatives incomprises aura charmé jusqu'à ses plus fervents détracteurs. L'ancien demi de mêlée de l'équipe de France, devenu capitaine puis patron du XV tricolore qu'il avait porté à bout de bras jusqu'à la finale de la première Coupe du monde de rugby en 1987, a été victime d'une crise cardiaque samedi, à 58 ans.
Dans le rugby, celui que tout le monde comparait à Napoléon, autant pour son sens du commandement que pour sa petite taille (1,62 m), ne faisait pas l'unanimité. Le «Petit Caporal», fasciné par le combat et la force de ses avants, avait fait le choix de privilégier le physique et la bataille du pack, plutôt que la créativité tactique et l'intelligence du jeu, une école que défendait Pierre Villepreux. «Nos rapports étaient effectivement tendus sur le jeu, reconnaissait hier au téléphone l'ancien arrière et sélectionneur du XV de France. Mais nos rapports humains étaient très corrects.» Une opposition des styles dans laquelle Albert Ferrasse, le président de la Fédération française de l'époque, avait pris le parti de Fouroux, son «fils spirituel». «Sa disparition me touche beaucoup, a continué Pierre Villepreux, qui avait dû attendre près de vingt ans avant de se voir confier le poste de sélectionneur national. Il ne méritait pas de mourir comme ça. Lui qui a toujours attaqué le monde entier se retrouve emporté par une attaque, sans pouvoir combattre.»
Détermination. International de 197