Troyes envoyé spécial
On file voir un match de l'Estac (l'Espérance sportive Troyes Aube Champagne, 16e de Ligue 1 après sa victoire 2-1 devant Sochaux, samedi), comme on chasse une utopie. Celle d'un chevalier blanc qui accueille chaque supporter adverse en lui offrant un sandwich ainsi, la fouille au corps passe mieux et d'un stade de l'Aube où pas un fumigène n'a été tiré depuis cinq ans. Une supportrice : «A chaque fois qu'un joueur signe ici, je lui offre une rose. Quand monsieur Furlan (l'entraîneur ndlr) est arrivé l'an passé, il a eu droit à une orchidée blanche décorée de bleu, la couleur du club. Je n'oublie pas les blessés : tous ceux qui partent se soigner en centre de rééducation, à Capbreton ou Saint-Raphaël, ont droit à un petit mot.» Vérification faite, l'histoire est vraie.
Mercredi, le Noël des joueurs
Cette supportrice est passée mercredi dernier pour offrir «le pot de l'amitié», avec deux bouteilles contenant un liquide mauve qu'elle a partagé avec une poignée de joueurs. Sur le parking, le milieu Blaise Matuidi et l'ailier droit Ibrahima Bangoura chantent Petit Papa Noël à tue-tête : le Noël des joueurs est pour cet après-midi, 15 heures. On se pose avec Karl Tourenne, milieu de terrain, et on lui demande ce qui lui est venu à l'esprit quand le club était donné pour mort il y a deux ans. «C'était compliqué pour le joueur, plus compliqué encore pour l'homme. Sans nos sacrifices, vous ne seriez pas là devant moi. Mécaniquement, avec la rétrogradation en L