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Libération
Portrait

L'invisible ascension de Florent Serra

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publié le 20 décembre 2005 à 5h03

Bordeaux de notre correspondant

Ils sont trois Français à avoir remporté, cette année, un tournoi ATP. L'ultratalentueux Richard Gasquet (16e mondial), le bondissant Gaël Monfils (31e) et... Florent Serra. Ce tennisman méconnu de bientôt 25 ans, né à Bordeaux, aujourd'hui 5e joueur français et 50e au classement mondial depuis novembre, a triomphé en septembre à Bucarest (Roumanie). Jusque-là, il faisait partie de ces joueurs qui naviguent tant bien que mal entre les 150e et 250e places mondiales, sans jamais franchir le cap. Il y est enfin parvenu. Mais sans vraiment savoir pourquoi. «C'est dans la tête», dit-il.

Incapacité à gagner. En 1999, à 18 ans, Serra est 250e mondial. Pas mal pour un jeunot. Mais cinq ans plus tard, en 2004, il en est toujours au même point. Pas de blessure, juste une incapacité à gagner les matchs à sa portée. Serra parcourt les tournois «challengers», y franchit généralement quelques tours, gagne 300 euros par semaine. «De quoi manger et faire mon métier». La Fédération française l'appuie, lui paie entraîneur et billet d'avion jusqu'à ses 21 ans, et continue de l'aider par la suite. «C'était nécessaire. Pour se payer un coach privé, il faut compter autour de 50 000 euros par an, en plus des dédommagements de frais.» Serra fait donc partie d'un groupe qui reverse 8 % de ses gains à la fédération : «Les étrangers doivent partir dans le privé ou dans des académies. Ils nous envient ce système.» Qui permet de persévérer quand on n'a pas le talent d'un Ga