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Libération

«Il les a fait chier, mais ils sont tous là»

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publié le 22 décembre 2005 à 5h05

Auch envoyé spécial

Soudain Jacques Fouroux, 58 ans, quitte le stade des vivants. L'entrée du tunnel vers l'inconnu est proche. Ses amis, ses camarades, ses frères de jeu sont là pour escorter une dernière fois le «petit», en cette fin d'après-midi glacial et gersois. Sur le parvis de la cathédrale d'Auch, hier, ils forment une haie d'honneur comme les rugbymen ont l'habitude de saluer leurs vainqueurs après une défaite. La plupart d'entre eux portent les couleurs du Rugby Club des Barbarians, cette bande de vieilles gloires bâtie sur l'équipe de France victorieuse d'un historique Grand Chelem en 1977. Quatre matches, quatre victoires dans le tournoi des Cinq Nations et surtout aucun essai encaissé. Les Rives, Bastiat, Cholley, Imbernon, Bertranne et tous les autres sont là, vêtus de leurs vestes azur et de leurs chemises ciel, pour accompagner leur capitaine décédé samedi des suites d'une crise cardiaque. Le cercueil en bois rouge est porté par six d'entre eux : Jean-Claude Skrela, Jean-Pierre Romeux, Alain Paco, Dominique Harize, Jean-Luc Averous et Jean-Michel Aguirre. Alors, la foule applaudit, avec retenue et émotion. Jacques Fouroux va être incinéré en présence de ses seuls proches.

Gros mollets. Le monde du rugby, lui, reste là. Orphelin d'un leader, d'une figure, d'un esprit. La troisième mi-temps se déroule sans lui dans son bistrot, le café de France, situé à 100 mètres de la cathédrale sur une place de la République noyée d'un linceul blanc d'hiver. Fouroux ­ ici on