C'est une photographie. Flatteuse. Signée de Havas Sports et de l'hebdomadaire gratuit Sport, elle montre une France qui gagne. Du moins dans les stades, les piscines ou les circuits de rallyes. Depuis 2002, si l'on s'en tient au nombre de médailles glanées dans cinquante et un sports (1), la France monte sur le podium des trois premières puissances mondiales sportives. Avec 251 médailles (88 d'or, 74 d'argent et 89 de bronze), elle se situe très loin des Etats-Unis (581 médailles), en embuscade derrière la Russie (282 médailles) et, pour l'instant encore, franchement devant la Chine (196 médailles) et l'Allemagne (260 médailles mais seulement 75 en or).

Moquer. Inespéré ? Pas vraiment. Il y a quelques années déjà une étude australienne avait mis en évidence la nouvelle excellence française, après une longue période de vaches maigres où il était de bon ton de moquer l'absence de culture sportive du pays, notamment en comparaison des Anglo-Saxons. Aujourd'hui, elle domine néanmoins le continent européen et dame le pion à deux ex-colosses, l'Allemagne et la Grande-Bretagne. D'après l'étude, les hommes (troisièmes) contribuent plus nettement à cette avance alors que les femmes se classent seulement cinquièmes, devancées par les Chinoises et les Allemandes. Rapportée à la population, la France arrive en dix-neuvième position et la Norvège, avec ses 44 médailles pour à peine 4 604 745 habitants, domine le «top ten» aux côtés de pays réputés effectivement «fous de sport» comme l'Au