Le Ballon d'or décerné par France Football, seule distinction individuelle tenue pour crédible par les joueurs de foot, a fêté cette année ses 50 ans en sacrant Ronaldinho. Un bon prétexte pour éditer ce livre du genre épais, retraçant l'histoire du trophée... en 49 chapitres. Un par lauréat jusqu'à 2004, donc trois pour Michel Platini ou Marco Van Basten, triples Ballons d'or, deux pour Ronaldo, etc. Ce qui fait le prix du présent ouvrage : la parole aux joueurs, à travers des interviews d'époque ou des rencontres plus récentes. Dans ce dernier cas, les lauréats sont invités à réagir sur des thèmes récurrents comme l'argent, les évolutions tactiques ou le pillage des continents africain ou sud-américain par les clubs européens.
On se laisse aller à écouter l'Italien Gianni Rivera, primé en 1969 : «Aujourd'hui, tout le monde joue pareil. Quand je vois un match, je sais ce qui va se passer : jeu latéral, passes en arrière, on dirait du handball ! [...] A mon avis, les spectateurs se divertiront de moins en moins au stade. Aujourd'hui, le football est devenu une guerre. Le temps de jeu est ridicule.» A rapprocher de ce qu'en dit l'Allemand Matthias Sammer, distingué en 1996 : «Aujourd'hui, seule la solidarité collective peut permettre à une individualité d'éclater. A condition d'avoir une volonté de fer, car les dilettantes n'ont plus leur place. Je me rappelle un but extraordinaire, inscrit par Netzer en finale de la Coupe d'Allemagne 1973. Il a une éternité pour contrôler, ré