Jamais sans doute l'expression, pourtant fort usitée en boxe, «le combat de sa vie», ne s'est aussi bien appliquée qu'à Jean-Marc Mormeck. Samedi soir, à New York, le Français tentera d'unifier le titre des lourds-légers (86 kg) : déjà détenteur des ceintures WBA (World Boxing Association) depuis février 2002 et WBC (World Boxing Council) depuis avril 2005, il tentera de détrôner l'Américain O'Neil Bell, 31 ans, détenteur du titre IBF (International Boxing Federation). Depuis que le paysage pugilistique mondial a été découpé en rondelles, dans les années 70, aucun Français n'est parvenu à unifier un titre.
Pourtant, malgré un palmarès fort respectable (lire ci-dessous), Mormeck jouit d'une reconnaissance qui ne dépasse guère le cercle fort restreint par ces temps des aficionados. Un anonymat dont il est le premier à souffrir et qu'il espère, à 33 ans, laisser derrière lui en cas de victoire, samedi. Il faut dire que Jean-Marc Mormeck, qui a été déclaré «champion du monde de l'année» en décembre par le mensuel américain The Ring, une référence en la matière, n'a pas choisi la voie la plus facile pour se faire connaître au-delà des cordes.
Turn-over. Aux sirènes hexagonales des frères Acariès, qui détiennent le monopole de l'organisation, actionnées quand il eut décroché son premier tiers de titre, Mormeck a préféré remettre les clés de son destin pugilistique entre les mains du truculent et controversé promoteur américain Don King. Celui-ci, dès décembre 2002, lui a élaboré