«Il est où, Momo ?» Patrick Haulmé, entraîneur d'Oissel (CFA 2, 5e échelon), cherche son homme. La scène, filmée par les caméras de Téléfoot, se déroule à la mi-temps du 32e de finale opposant son équipe à Sochaux (Ligue 1), dans un vestiaire du stade Robert-Diochon de Rouen. Il lui veut quoi, Haulmé, à Momo ? Le secouer. Momo, il a la charge des coups de pied arrêtés. Et Momo, ce farceur, cet inconséquent, ne fait rien que d'envoyer «des saucisses» (dixit Haulmé) dans les bras du gardien doubiste.
Marquage. Vue depuis le banc d'Oissel, l'affaire est grave. Le coup de pied arrêté, c'est la démocratie du foot. Ça vous dispense d'un fond de jeu, d'un dribbleur côté gauche, d'une mule capable de canonner de 30 mètres. C'est le cocktail Molotov du ballon : l'arme des petits, de ceux qui font plombier ou employé municipal avant de se farcir le marquage d'un Pauleta ou d'un Ribéry en Coupe de France. Le préposé aux coups de pied arrêtés (coup franc, pénalty, corner) accueille la nouvelle avec gravité : à charge pour lui de faire vivre ou laisser mourir.
Pour les frapper, le Real de Madrid a son Beckham. Lyon-La-Duchère (CFA, 4e échelon) a son Khaled Lemmouchia, qui a épousseté sur coup franc la lucarne droite du portier toulousain au bout du bout du match de samedi pour expédier le TFC (L1), battu 2-1, par-dessus le bastingage. Alain Moizan, coach des Gones et ancien subtil meneur de jeu de l'Olympique lyonnais au début des années 80 : «C'est ça la Coupe. C'est beau la Coupe.» P