L'Argentière-la-Bessée envoyée spéciale.
Elle était la ville noire, à cause des poussières de charbon rejetées par la cheminée de l'usine Pechiney. Aujourd'hui, L'Argentière-la-Bessée (Hautes-Alpes) est connue dans le monde entier comme la ville blanche, voire bleu translucide. De la couleur des cascades de glaces qui se nichent dans les vallées reculées autour de la commune. Une renommée internationale gagnée en un peu plus de quinze ans dans le monde des grimpeurs, qui convergent tous les ans début janvier, pour le plus grand rassemblement de glaciéristes organisé au monde, qui s'est terminé hier.
Hostile et froid. Autant d'alpinistes séduits par cette escalade exigeante. Le grimpeur doit maîtriser certaines techniques de l'escalade classique mais aussi avoir en tête les contraintes de l'alpinisme, pour l'engagement et la confrontation au milieu naturel. Hostile et froid. On grimpe à l'ombre, souvent sous des températures polaires, armés de piolets. Mais poser ses crampons sur ces structures d'eau gelée est toujours un émerveillement : les couleurs bleutées des stalactites, les nuances dans l'épaisseur et les dessins de la glace, le panorama des vallées encaissées, endormies sous la neige, font oublier les éventuelles difficultés de l'approche, parfois droit dans la pente, de la neige jusqu'en haut des cuisses.
C'est l'une des forces de l'ICE (Ice Climbing Ecrins), de mélanger les grimpeurs hors catégorie et des débutants, ou des grimpeurs débrouillés. A l'occasion d'ateliers