Menu
Libération

Le patinage glisse du sport vers la danse

Article réservé aux abonnés
A un mois des Jeux de Turin, le milieu s'acclimate aux nouvelles règles qui minimisent l'aspect gymnique.
publié le 21 janvier 2006 à 20h07

Lyon envoyé spécial

Lors des championnats d'Europe de patinage artistique de Lyon, qui ont débuté mercredi, Patrick Ranvier, l'actuel directeur technique national, a parlé de «phase d'apprentissage». On en est là. En mars 2004, lors des Mondiaux de Dortmund (Allemagne), le patinage artistique utilisait pour la dernière fois son immémorial système de notation. Dans l'épreuve artistique, les juges dégainèrent quarante-trois fois «6.0», la note maximale, entre révérence discrète aux temps anciens et foutage de gueulecarabiné. Les Jeux olympiques de Salt Lake City et son «icegate» en 2002 étaient passés par là (1). La CIA avait traqué la juge Marie-Reine Legougne jusque dans sa masure strasbourgeoise et la Fédération internationale de patinage (ISU) devait donner des gages aux deux acteurs majeurs de la pièce : les télés nord-américaines et le Comité international olympique (CIO).

Les pirouettes prennent du galon

Alors, ce nouveau règlement ? Un fin connaisseur du milieu lui réserve un chien de sa chienne : «Ces règlements ont été préparés puis vendus pour faire exister les patineurs nord-américains, comme le Canadien Jeffrey Buttle ou l'Américain Johnny Weir. Le but a été de diminuer l'importance des sauts au bénéfice de l'expression artistique, ou d'une interprétation musicale dont les contours sont à préciser. Pour le moins.» Philippe Mériguet, juge international : «Il est clair qu'à travers la nouvelle notation l'ISU a fait évoluer le patinage dans le sens qui l'intéressait. L'