L'asile de Melbourne fait doucement le plein. Vendredi, il a accueilli un nouveau pensionnaire en la personne de l'Argentin Gaston Gaudio, rendu fou par le jeu illisible de Fabrice Santoro. Encore une fois le Français a fait tourner en bourrique son adversaire pour se qualifier en huitième de finale de l'Open d'Australie.
Fournaise. Mené deux sets à rien et breaké dans le troisième, Gaudio a déjà un pied dans les vestiaires quand il croit percevoir une légère ouverture derrière le filet. Il a bien vu. Dans la fournaise du stade australien, Santoro accuse le coup physiquement et gamberge. «Les pieds brûlent. La tête, c'est un four. Ma casquette, une plaque chauffante. Il y avait du vent, mais c'était un vent chaud», commentera le Français après coup pour décrire son état d'esprit du moment. Rattrapé par son âge (33 ans), Santoro subit les 35 degrés, l'air sec et paye les efforts déployés jusque-là. Soucieux de s'économiser, il cesse de jouer les jeux de retour et se contente de donner ce qui lui reste dans le ventre sur son service en espérant éviter de perdre sa mise en jeu. Raté ! Il voit son adversaire gagner le troisième set. En vieux briscard, Fabrice Santoro tente un coup de poker. Il laisse filer le quatrième set (6-1 pour Gaudio) histoire de récupérer quelques forces. Il laisse ainsi l'Argentin revenir à son niveau, acceptant la possibilité de le voir s'envoler vers une victoire finalement logique s'il faut en croire le classement du tennis masculin.
Mais Fabrice Santor