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Libération

La Russie glisse en solo sur le toit de l'Europe

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publié le 23 janvier 2006 à 20h08

Lyon envoyé spécial

Que faut-il retenir des championnats d'Europe de patinage artistique qui se sont achevés samedi à Lyon, dernière borne avant les compétitions olympiques de Turin ? Réponse en trois points : la folle cavalcade du Suisse Stéphane Lambiel lors de son programme long de samedi, le cas Joubert et l'éternelle mainmise russe ­ quatre titres sur quatre.

Lambiel dans son ciel

On a vu qu'il perdait la tête. Peut-être parce que Lambiel (20 ans), médaille d'argent samedi, avait franchi son mur du son à lui, en plaçant son triple axel d'entrée dans le long : le champion du monde 2005 est alors complètement parti, accentuant ses mouvements, y glissant mille nuances, se jetant à corps perdu dans une chorégraphie ­ un zèbre découvre l'hiver sur les Quatre Saisons de Vivaldi ­ qu'il est l'un des rares, sur le circuit, à régler lui-même jusqu'au moindre détail. Sur une série de pas qu'à peu près tout le monde maîtrise, à commencer par lui, le Suisse trébuche. Il s'est expliqué. «Je me sentais tellement bien... Je ne sais pas comment vous décrire ça. J'y mettais tout mon coeur et, à un moment, j'ai pensé que je pouvais vraiment m'envoler et me faire confiance. Je suis Stéphane Lambiel, j'existe. Si j'ai crié ? Je ne m'en souviens pas. Je crois que j'ai ouvert la bouche, mais c'est juste que je m'envolais.»

Depuis son titre mondial l'an passé à Dortmund (Allemagne), le grand public sait. Le milieu du patinage n'a pas attendu. Un officiel : «En Allemagne, les juges ont eu le cran