L'affaire du PSG est en train de devenir une affaire Canal +. Mis en examen en décembre, Pierre Frelot, ancien directeur financier du club reconverti agent de joueurs, a mis en cause la chaîne cryptée: «C'était pathétique de voir ce club aussi mal géré et Canal + se servir du PSG au lieu de le servir.» Frelot s'est dit également «convaincu que ses présidents successifs, Pierre Lescure, Xavier Couture et Bertrand Méheut, connaissaient parfaitement l'existence du système» Nike, l'équipementier étant sollicité pour verser aux joueurs des compléments de salaires nets de charges sociales et fiscales, via des contrats d'image plus ou moins bidons. Selon ses calculs, Nike leur a versé un total de 25 millions d'euros sur la période 1999-2002, permettant au club d'économiser 50 millions de charges. «Ce qui veut dire que Canal + aurait dû rajouter 12,5 millions d'euros par an, l'équivalent des droits TV que perçoit un des trois premiers du championnat.»
Transfert alambiqué. Les enquêteurs s'intéressent aussi au rôle de Sport +, filiale de Canal chargée du sponsoring et du marketing. Le juge Van Ruymbeke a demandé un réquisitoire supplétif en vue de poursuivre Sport + pour exercice illégal de la profession d'agent. Le parquet de Paris tarde à lui délivrer son feu vert, mais des éléments s'accumulent. Cette filiale n'a pas seulement servi au transfert alambiqué de Ronaldinho (en lui versant 14 millions de dollars aux Pays-Bas). Marie-Laure Pizzuto, comptable du PSG, confie que «le club a