Annecy, Voiron envoyé spécial
Pour la première fois depuis soixante ans, les JO se dérouleront sans fabricant de skis français indépendant. Il n'y en a plus. Le dernier, Rossignol, a été cédé l'an passé à l'américain Quiksilver, qui a récupéré aussi Dynastar et Look, propriétés de Rossignol. Deux mois plus tard, en mai 2005, l'autre grande marque française, Salomon, achetée en 1997 par Adidas, est passée aux mains du groupe finlandais Amer Sports. Toutes ces opérations se sont conclues au terme d'OPA amicales. Elles ont fait passer des entreprises familiales vers des groupes qui n'hésitent pas à farter les charrettes, même quand les bénéfices sont là. Pour 2006, des plans sociaux sont annoncés chez Rossignol, Salomon, Dynastar et Look, qui surfent désormais entre restructuration et délocalisation.
Productivité. Pour Rossignol, le rachat par Quiksilver s'est accompagné de 78 suppressions de postes (sans licenciement) en 2005. Puis, en novembre, les salariés ont appris qu'il fallait remettre ça en 2006, avec cette fois 154 équivalents temps plein supprimés pour Rossignol, Look et Dynastar. C'est la conséquence d'un audit commandé par Quiksilver, qui conclut que des gains de productivité d'environ 23 % peuvent être dégagés en taillant dans les effectifs et en réorganisant le groupe. Les sièges sociaux seront regroupés en 2007 sur un même site, avec les services de recherche et de développement. La production restera en revanche à l'écart, et les syndicats craignent que tout cela