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Portrait

Mingeon, un bobeur pour porter bonheur

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Le pilote de bobsleigh savoyard conduira la délégation française ce soir à la cérémonie d'ouverture des JO.
publié le 10 février 2006 à 20h18

Sestrières envoyé spécial

Pour cause de compétition dès le lendemain, Raphaël Poirée a décliné la proposition. Lui a dit oui tout de suite : porte-drapeau de la délégation française, ce soir, lors de la cérémonie d'ouverture des Jeux. Le bobeur Bruno Mingeon ne sait rien refuser. En vain, ses amis lui ont toujours conseillé de ne pas céder si facilement et si souvent aux exigences des uns et des autres. Mais cette fois, à 38 ans, le Savoyard n'a pas eu à se forcer : vingt-deux ans après sa première descente adolescente à La Plagne (Savoie), sur ce qui n'était encore qu'un tracé naturel ­ bien avant la piste olympique construite pour les JO d'Albertville ­, le voilà admis dans le sérail. Reconnu. D'abord grâce à son palmarès : le bronze (en bob à quatre) aux JO de Nagano en 1998, l'or et le bronze (respectivement à quatre et à deux) aux championnats du monde de Cortina d'Ampezzo (Italie) en 1999 puis, toujours à Cortina, l'or à nouveau aux championnats d'Europe en 2000 (à quatre). Sans compter de menues victoires en Coupe du monde et une très honorable cinquième place (à quatre) aux JO de Salt Lake City. Pas si mal dans un pays où, mis à part deux petites centaines de licenciés ­ et à peine plus d'amateurs ­, la majorité de la population croit encore que le bob n'est qu'un ridicule couvre-chef estival.

«Je suis resté un pur.» Longtemps, donc, seul le microcosme de la glisse a su qu'en Mingeon la France possédait un des meilleurs pilotes du circuit, admiré par ses collègues alle