Cédric Michaud est aujourd'hui le meilleur patineur de vitesse français. Borduré en France en 2000, il a pris son balluchon pour aller glisser aux Pays-Bas, Mecque ultime de la grande piste.
Michaud n'est pas en lice à Turin : son sponsor privé néerlandais demandait en effet 80 000 euros de défraiement à la fédération française pour qu'il puisse suivre la préparation olympique. Il parle du patinage de vitesse sauce hollandaise.
«Pourquoi eux ? La culture ne s'explique pas. Mais il y a douze grandes pistes ici, contre aucune en France. A la télé, c'est tout le temps ; que ce soit le circuit de Coupe du monde (disputé par équipes nationales, ndlr) ou les courses locales. Celles-ci ne sont pas disputées par des clubs, mais par des écuries sponsors comme en vélo : on retrouve d'ailleurs les TVM, les Télécoms (Telfor, la compagnie nationale de télécommunications), les Lotto (Loterij)... Le salaire d'une vedette comme Sven Kramer, médaille d'argent sur 5 000 mètres samedi à 19 ans, ou Karl Verheijen (quatrième) avoisine les 400 000 euros à l'année, hors contrats pub. Pour un étranger, il est très difficile de se faire une place dans ces formations privées : les télés préfèrent montrer des types du coin, c'est comme ça. Le patinage recrute ses fans dans les milieux populaires c'est un autre point commun avec le vélo.
La grande piste produit des champions, mais il n'y a que la Course des onze villes (départ et arrivée à Leeuwarden, le circuit se déroule dans la Frise, au nord du pays