Pour le patinage artistique, la compétition homme, qui débute aujourd'hui par le programme court, devrait être le must de ces JO. Parmi les prétendants, le Poitevin Brian Joubert ou le Suisse Stéphane Lambiel, sorte de Mozart capricieux dont le programme recèle cependant une faille d'importance : l'absence de triple axel (trois tours et demi), seul saut où les patineurs s'élancent de face pour retomber dos à la ligne de glisse. Didier Lucine, entraîneur à la Ligue des Alpes (il a eu Vanessa Gusmeroli dans son écurie), analyse ce mouvement.
«Chez les hommes, le triple axel est indispensable. Chez les filles, c'est jackpot : aucune ne l'a aujourd'hui. L'Américaine Tonya Harding était connue pour le maîtriser avant de devenir célèbre en missionnant un type pour casser les tibias de sa compatriote Nancy Kerrigan. Le truc, c'est d'anticiper l'impulsion en le dérapant avant l'attaque. Je m'explique : en dérapant avant de prendre l'impulsion, on commence la rotation du saut, on place le corps sur des rails, un peu sur le mode de la passe vissée en rugby, qui "sécurise" la trajectoire du ballon. Essayez de faire un demi-tour en l'air en prenant l'élan sur du gravier, vous comprendrez la nécessité d'amorcer le mouvement en dérapant.
L'apprentissage du triple axel n'est pas le même partout. En Amérique du Nord, en principe, on ne le dérape pas : ils tiennent à leur idée du "beau", du triple axel "pur". Pareil pour Lambiel : le dérapage n'est pas dans la culture de son entraîneur, Pete