Fabien Bertrand est l'entraîneur de bosses des Français. A la veille de l'épreuve messieurs, il revient sur l'évolution de la discipline depuis l'or conquis par Edgar Grospiron, premier ambassadeur des bosses lors des JO d'Albertville en 1992.
«Si Edgar s'alignait aujourd'hui avec son ski de l'époque, il se classerait 30e sur 35, car beaucoup de choses ont changé. Depuis 1992, les tremplins sont plus faciles à prendre. La réception cassée va de plus en plus loin. Mais la grande différence, c'est que les sauts "tête en bas" sont autorisés. Jusqu'ici, l'axe bassin-tête ne pouvait être dépassé. Il y avait de la casse. Puis le port du casque a été imposé. La France a beaucoup poussé vers cette ouverture des figures, mais elle s'est longtemps heurtée aux Américains et Canadiens qui y étaient opposés pour des raisons d'assurance.
En 1992, à Albertville, nous avons eu droit à de sacrés chutes. A Lillehammer en 1994, il y avait des petits tremplins mais la réception se faisait dans les bosses. Depuis Salt Lake City en 2002, les skieurs atterrissent sur des «aéroports», réalisant vrilles, saltos, triples hélicos... Les entraînements sont de plus en plus tournés vers le trampoline et la gymnastique, avec de nombreux intervenants venus de ces disciplines acrobatiques. Il y a également un énorme travail de prévention pour éviter les blessures. L'été, on utilise le water jump ou les skis domes (petites pistes indoor).
La piste olympique de Sauze d'Oulx est plus courte, 330 mètres au lieu de