Menu
Libération

Les «vieux» sprintent encore

Article réservé aux abonnés
publié le 15 février 2006 à 20h21

Biathlon 10 km messieurs

Or : Sven Fischer (All)

Argent : Halvard Hanevold (Nor)

Bronze : Frode Andresen (Nor)

Vincent Defrasne est un perdant réjouissant. Quand on lui annonce sa cinquième place au 10 km sprint, la réplique fuse : «Putain ! Ce soir, je vais avoir les boules mais les bonnes boules, hein. J'ai déjà la poursuite dans la tête, des dents de dix centimètres et, croyez-moi, je vais les planter profond.» Habile skieur, tireur pas manchot, Defrasne a été abonné aux mauvaises places pendant des années. Sa première victoire, à Oberhof (Allemagne) en janvier, lui a donné la saveur des réalisations solitaires sans lui ôter le goût des plaisirs collectifs. L'idée d'une unique médaille française en relais ne le désespère pas : «Ce sera une belle récompense, avec autant de valeur qu'en individuel.»

Au fil des jours, les hypothèses basses deviennent en tout cas des éventualités menaçantes, tant Raphaël Poirée peine à trouver le niveau qui lui a permis autrefois d'égaler le Norvégien Ole Björndalen. Neuvième hier, Poirée admet : «En ski, je suis pas dans les bons pour le moment, c'est clair. C'est physiologique, il y a en a comme ça qui supportent mieux. Regardez Vittoz, dimanche. Il a beau s'être entraîné en altitude, il était mort. Eh bien, moi, c'est pareil.» Poirée colmate ses déceptions avec une ironie plus froide que la neige mollissante de San Sicario : «Comme c'est parti, j'ai plus de chance de gagner avec ma femme (la Norvégienne Liv Grete, ndlr). Déjà à Salt Lake City,