envoyé spécial à Sestrières
Ce n'est même pas un club et pas vraiment une famille : avec une cinquantaine de licenciés, le skeleton passe pour la discipline hivernale la plus confidentielle dans l'Hexagone. Au point qu'à Turin la France est une des trois nations avec la Croatie et la Pologne à aligner un concurrent unique, Philippe Cavoret, qui participera aujourd'hui à une des épreuves les plus anciennes des sports de glace, née à la fin du XIXe siècle mais redevenue olympique en 2002 après cinquante ans d'absence.
Philippe Cavoret, 37 ans, mettra probablement un terme à sa carrière après les Jeux : «Après moi, la discipline est menacée de mort et j'en ai plus que marre de la galère et du manque de soutien.» Cet ancien lanceur de marteau se préparait un futur sans trop de nuages grâce aux revenus générés par une base nautique qu'il possédait à Aix-les-Bains, sa ville natale. Il a d'abord contracté le virus du bobsleigh, avant qu'un ami l'initie au skeleton. Coup de foudre immédiat à piloter cette luge en acier tête en avant, presque au contact de la glace : «De bonnes sensations de vitesse et de pression.» Plus de 130 km/h dans certains virages...
«Liberté». Garçon courtois mais farouchement indépendant, Cavoret a trouvé son Rosebud : «C'est mon bonheur : mettre l'engin dans le coffre et prendre la route pour rejoindre les compètes. La liberté. Pas de comptes à rendre.» La concurrence étant quasiment inexistante, il se retrouve illico en Coupe du monde, sans grande expérience,