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Libération

Plushenko vole sur la glace

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publié le 17 février 2006 à 20h22

Patinage artistique messieurs

Or : Evgueni Plushenko (Rus)

Argent : Stéphane Lambiel (Sui)

Bronze : Jeffrey Buttle (Can)

Ça s'est réglé dans un grand blanc, paisiblement, à 22 h 16 tapantes. Au début de son programme long, Evgueni Plushenko a passé sa combinaison quadruple-triple, le public a fait «ooooh !» et le Russe a commencé à dérouler ­ triple axel, triple lutz, triple axel suivi d'une double boucle piquée ­ son programme tout entier sous-tendu par le baroque : la thèse et l'antithèse, l'équilibre (les sauts) et le déséquilibre (ses séries de pas), les mouvements qui contredisent la trajectoire de glisse, la profusion des ornements et surtout ce haut du corps dissocié du bas ; comme si le patineur était pris de spasmes. Comme à chaque fois, son visage impassible contredisait tout ça. Plushenko est patineur : pas moins, pas plus.

«Surhumain». L'enfant de Solechny, 23 ans, est champion olympique depuis hier soir. Ou plutôt depuis le programme court de mardi, 11 points sur son deuxième d'alors, le pâle Américain Johnny Weir. Ou depuis 2003, quand le couple qu'il forme avec son entraîneur Alexeï Mishin a décidé de basculer le patineur dans le baroque pour reproduire sur la glace quelque chose de la double vie du Russe ; l'intérieur et l'extérieur, le boulot et le reste. Pour autant, ça ne fait pas les grands souvenirs. Peu d'émotions ou plutôt des émotions de techniciens (un entraîneur qualifiant hier sa série de petits pas circulaires de «surhumaine»), un patinage mécanisé («m