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Libération

L'Estonie, petite terre aux grands skis

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publié le 18 février 2006 à 20h23

envoyé spécial à Pragelato

15 km classique messieurs

Or : Andrus Veerpalu (Est)

Argent : Lukas Bauer (Tch)

Bronze : Tobias Angerer (All)

S'il n'y en avait que deux, on dirait de l'Estonie que c'est «l'autre pays du fond». Trois médailles d'or en une semaine. D'autres lâchent des cocoricos tonitruants pour moins que ça. Vendredi, sous des rafales de neige incessantes, Andrus Veerpalu a conservé un titre olympique du 15 km classique conquis en 2002 à Salt Lake City. Il arrive en retard à la conférence de presse après avoir été longuement accaparé par les «autorités estoniennes» venues en Piémont.

Nationalisme discret. A Tallinn, la capitale, Veerpalu partage son statut de héros national avec Kristina Smigun, la double médaillée d'or du 10 km classique et du 15 km poursuite. A Otepaa, où il réside, c'est juste Andrus, le pater de la «famille des A» (Angela l'épouse et les trois enfants, Andreas, Anette, Anders). Où se trouve Otepaa ? Au sud-est du pays, près de la Russie, l'ancienne puissance «impériale», un bled dans une région rude où la neige fait moins souvent défaut que sur certaines hauteurs alpines. «Otepaa, vous savez, c'est un très bon centre d'entraînement pour le fond», dit Andrus, qui s'étonne qu'on s'étonne devant tant de réussite concentrée en si peu de terre et encore moins d'habitants (un petit 1,5 million). N'est-il pas fier quand même ? «Eh bien oui, c'est un bon résultat pour notre petit pays.» On ne fait guère plus sobre. Malgré la forêt de drapeaux bleu, noir et