(envoyé spécial à Sestrières)
Figurer sur le podium auprès d'un Benjamin Raich ou d'un Hermann Maier, Joël chenal en rêvait depuis longtemps. Hier, le skieur de la Rosière, près de Val-d'Isère, a bien failli surprendre tous les spécialistes du géant pour échouer à 7 centièmes de Raich et juste devant Maier. Les deux Autrichiens, de vieux loups de la discipline, ont tremblé lorsqu'ils ont vu que le Français était en avance aux deux premiers intermédiaires. Si Raich est actuellement le leader incontesté de la Coupe du monde, Maier, lui, est champion du monde en titre. La performance est donc de taille pour Chenal, qui n'était pas monté sur un podium depuis Sölden (Autriche) en 2004. Cette médaille d'argent est un aboutissement pour sa troisième olympiade. Un résultat en géant que seul Jean-Claude Killy avait réussi avec une médaille d'or en 1968 à Grenoble.
Pour «Jo», encore abasourdi, c'est aussi une juste récompense. Dans l'aire d'arrivée, il a levé les bras avec deux doigts vers le ciel. «Cette victoire est pour Severino Bottero», a-t-il déclaré ensuite les larmes aux yeux. «Seve», son entraîneur et ami, disparu dans un accident de la route le 2 janvier . «Il me tenait à coeur de faire un bon résultat ici. Je voulais surtout faire une bonne première manche. D'habitude je ne fais que de bonnes deuxièmes. J'y suis allé avec le coeur.»
«En paix». Chenal, garçon sensible et réservé de 32 ans, fouille dans ses souvenirs. Sa seule victoire remonte à décembre 1999 sur les pentes d'Al