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Bobsleigh, l'âme des lames

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Objets précieux, incarnations de la «glisse», les patins sur lesquels sont montés les engins sont bichonnés, vendus, collectionnés, contrôlés...
publié le 22 février 2006 à 20h25

Bob à deux dames

Or : Sandra Prokoff-Kiriasis et Anja Schneiderheinze (All)

Argent : Shauna Rohbock et Valerie Fleming (E-U)

Bronze : Jennifer Isacco et Gerda Weissensteiner (Ita)

Cesana San Sicario envoyé spécial

Le maître allemand Andre Lange, victorieux dimanche en bob à deux (avec Kevin Kuske), en posséderait une bonne vingtaine de paires. Le Français Bruno Mingeon, ex-champion du monde et médaille de bronze à Nagano, se contente de quatre. Il y a ceux qui ne jurent que par les Gesuitto de Turin, les accros du matériel mis au point par l'ancien bobeur suisse Gustav Weder ou par les usines DDG de Dresde, en Allemagne. Le patin est la partie «vive» du bob, le vrai vecteur de l'obsessionnel «désir de glisse» des pilotes. «Du coup, ceux-ci entretiennent un rapport quasi affectif avec leurs patins», explique Patrick Faure, directeur des équipes de France à la Fédération française des sports de glace (FFSG).

«A prix d'or». Qui n'a pas observé un pilote examinant ses «lames» avec les délices d'un archiviste se penchant sur un parchemin ne mesure pas la force de son lien avec l'objet, mélange de fer et de carbone. Mécanicien à ses heures perdues, Mingeon peut y passer des heures, comme les fous du bricolage enfermés des journées entières dans leur atelier.

Côté patins, les Français ont souvent emprunté ceux des autres, c'est-à-dire les acheter quand c'était possible. «Sur le circuit, explique Patrick Faure, tout le monde connaît ceux qui vont vite. Si un pilote réputé vend une paire, d