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Libération

Hedrick, l'homme qui voit plus loin que le patin

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publié le 24 février 2006 à 20h27

Turin envoyé spécial

La scène qui s'est déroulée mardi à l'Oval turinois, où se disputent les compétitions de patinage de vitesse, raconte tout de la gangrène qui gagne chaque jour au sein de l'équipe américaine. Mardi donc, juste après un 1 500 m cette fois remporté par l'Italien Enrico Fabris, le Texan Hedrick (3e), comme le réclame le protocole, a fait conférence de presse commune avec son meilleur ennemi, l'Américain Shani Davis (2e) qui a, lui, renoncé à s'aligner sur le 10 000 m.

Davis contrôlait alors l'espace sonore, avec la foi de ceux qui veulent expliquer et convaincre. «Vous, les médias [américains], ça fait une semaine que vous vous prenez les boules. Vous êtes venus pour magnifier les situations, il vous faut la belle histoire : les cinq médailles d'or annoncées par Chad, le record d'Eric Heiden égalé. Chad a d'abord gagné sur 5 000 m, et puis j'ai gagné le 1 000 m. Et le relais [que Davis a refusé de disputer, Libération de lundi] s'est planté. Et c'est comme ça que ça s'est passé. Parce qu'il n'y a pas que lui, ici. Merde. Les autres sont des êtres humains !»

Dix ans de roller. Les mots disaient tout. Sauf qu'à cet instant-là, presque personne ne prenait la peine de les noter. Car on ne touche pas à Hedrick (trois titres sur quatre ramassés jusqu'ici chez les hommes et archifavori du 10 000 m, ce soir). On ne touche pas à un type qui, la veille des Jeux, reçoit la visite privée de Laura Bush ­ la femme de son mari ­ et qui sort, sourire Ultrabrite à l'appui : «E