Dix mois après avoir pris en main l'équipe Cofidis, Eric Boyer, ancien professionnel, aujourd'hui manager général de la formation nordiste, revient à l'occasion de Paris-Nice, première grande épreuve du calendrier cycliste, sur son rôle et les ambitions de son équipe.
Pourquoi avoir renouvelé l'effectif de l'équipe à 50 % ?
Il fallait le faire et je l'ai fait sans me froisser avec les coureurs. Certains avaient raison de s'inquiéter, car beaucoup n'ont pas retrouvé d'équipe. Il faut être pédagogue et clair avec les coureurs. Les plus anciens l'ont compris. «C'est vrai, m'ont-ils dit, que ça fait un moment que je suis dans l'équipe...» Il était important que certains relancent leur carrière ailleurs. Dmitry Fofonov (Crédit agricole, ndlr), par exemple, a bien réagi ; d'autres moins bien, en me disant : «Ça fait un moment qu'on s'embourgeoise...» Tous étaient légitimement inquiets, car ils se disaient justement : «Comment faire pour retrouver une équipe alors qu'on n'a pas eu de résultats ?»
Qu'est-ce qui vous a freiné dans le recrutement ?
J'ai longtemps cherché des coureurs pour entrer dans les cinq premiers du Tour de France. Mais je me suis vite aperçu que la conversation tournait trop rapidement autour de l'aspect financier du contrat. C'était démesuré. J'ai regardé leurs prétentions et je les ai jugées trop déséquilibrées, car ce n'était pas le futur vainqueur du Tour que j'allais chercher mais un coureur avec un gros potentiel. J'ai aussi vu longtemps un coureur qui considé