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Libération

L'amnésie défensive de Robert Louis-Dreyfus

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publié le 18 mars 2006 à 20h40

Marseille de notre correspondant

Agent de joueurs non licencié Fifa, Edmond Adam a assis ses fesses deux jours au Sofitel Vieux-Port en 1998, pour la négociation du départ de Claude Makelele au Celta Vigo. Facture envoyée à l'OM : 120 000 euros. L'OM refuse de payer. Fausse facture, dit l'accusation. Au procès des transferts suspects, jugés devant le tribunal correctionnel de Marseille, le spectacle est instructif. A quoi sert un agent ? A faire de l'argent. Un seul «r» les sépare, une règle les unit : l'agent touche beaucoup d'argent. A cet égard, le transfert Ba, de Bordeaux à l'Inter Milan, en 1997, qui ne fait pas partie des contrats poursuivis, s'avère édifiant. «Tout le monde palpe de partout, il va sortir plus de dix briques (10 millions de francs, 1,5 million d'euros, ndlr) réparties ensuite sur cinq, six, dix personnes, s'énerve le président Turbeaux. A quoi correspond tout ce travail ?»

Risque pénal. A rien, mais ce transfert dégage plus de 20 % de com' diverses (maximum légal : 10 %). Le tout part fissa dans des paradis fiscaux, avec l'argent ensuite retiré en liquide par quelques «porteurs de valoches», puis redistribué. A la manoeuvre, Rolland Courbis, Licio D'Onofrio, impayable agent belge (mais qui se paye bien), Jean-François Larios, agent à la tête d'Indien Cherokee et aux «problèmes de boisson», mais pas de pognon. Quand le président déplore toutes les «rémunérations occultes», D'Onofrio, vice-président du Standard de Liège, a une délicieuse réponse : «Pour l