S'il avait joué aujourd'hui, Jean «Toto» Desclaux, mort jeudi à 84 ans, aurait aligné un nombre respectable de sélections. Mais, comme à l'époque où il évoluait sous le maillot rouge et blanc de l'Union sportive dacquoise, le rugby professionnel et son corollaire, le coaching, n'existaient pas, il aura dû se contenter d'être huit fois remplaçant chez les Bleus (sa route barrée par la célèbre troisième ligne Prat-Matheu-Basquet), n'affichant qu'une titularisation en équipe B, contre la Nouvelle-Zélande.
C'est donc comme entraîneur que l'ex-flanker landais a atteint une immense renommée. A la tête de son club de toujours pour commencer, qui décrochera, sous sa direction, quatre challenges Yves Du Manoir (1959, 1969, 1971 et 1972), mais perdra aussi quatre finales du championnat : 1961, 1963, 1966 et 1973.
Au lendemain de cette dernière défaite face à Tarbes (12-18), Toto Desclaux se verra invité par les barons agenais (Albert Ferrasse et Guy Basquet) à prendre les rênes du XV de France. Poste qu'il allait occuper jusqu'en 1980, écrivant au passage l'une des plus belles pages du rugby hexagonal : le grand chelem dans le Tournoi des cinq nations 1977, remporté par les quinze mêmes joueurs (dont Jean-Pierre Rives, Jean-Claude Skrela, Robert Paparemborde, Michel Palmié...) commandés par Jacques Fouroux ; et ce sans encaisser le moindre essai. Deux ans plus tard, le jour du 14 Juillet, l'équipe qu'il avait emmenée aux antipodes, en compagnie de l'ex-trois-quarts centre Jean Piqué, al