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Libération

A Marseille, le procureur tacle sévère

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publié le 28 mars 2006 à 20h45

Marseille de notre correspondant

Marc Cimamonti, c'est le Carlos Mozer du réquisitoire : quand il se met à tacler, chacun compte les tibias qui lui restent. A ce jeu, l'agent de joueurs Gilbert Sau est sorti sur une civière, hier, du procès des transferts suspects de l'OM. Le vice-procureur a requis contre lui deux ans de prison ferme, avec mandat de dépôt à la barre, 375 000 euros d'amende et cinq ans d'interdiction professionnelle, en le traitant d'«agent voyou, escroc (...) qui a compris qu'il vaut mieux être agent au Vélodrome que proxo sur Michelet [le boulevard qui longe le stade]». Pas loin derrière, on relevait Rolland Courbis, le nez dans le gazon : mêmes amendes, interdiction d'exercer et deux ans de prison ferme, «il faut l'écarter du monde du football pro». Coup dur pour Courbis, dont Me Paul Lombard, partie civile pour l'OM, disait vendredi, sans le nommer : «Certains ont l'air de César, parlent comme Panisse, et pensent comme Topaze.»

Contre Robert Louis-Dreyfus (RLD), l'addition requise atteint trois à quatre ans de prison, avec sursis. Et 375 000 euros d'amende, le maximum possible pour abus de biens sociaux (ABS), «dérisoire au regard de ses possibilités contributives». Bon prince, le vice-procureur ne requiert pas de ferme contre RLD, en raison des sommes qu'il a investies dans le club. Mais son argument ­ «Quel préjudice ? Je me suis volé moi-même !» ­ qui met en parallèle les 28 millions d'euros de détournements évalués et ses 144 millions d'euros investis,