«Le stade est un lieu de passion, d'amour et d'éducation. Nous devons respecter supporteurs et adversaires. Encourager les nôtres et respecter les autres.» Saint-Denis, dimanche 16 mars. Les Bleus rencontrent l'Angleterre dans le Tournoi des six nations. A cinq minutes du coup d'envoi, Pierre Albaladejo rappelle la charte du bon supporteur au micro. Quinze jours plus tôt, face à l'Irlande, Frédéric Michalak, demi d'ouverture du XV de France, était sorti sous les sifflets pour deux coups de pied loupés. Ce qui avait valu au public de merles d'être qualifié de «bourgeois de merde» par l'entraîneur, Bernard Laporte. On imagine qu'un bon tiers des spectateurs du crunch est trop jeune pour connaître les exploits du Dacquois Albaladejo. Pourtant, les conseils de «Monsieur Drop» seront suivis à la lettre.
Huées. Le 1er février, toujours à Saint-Denis, l'équipe de France de football rencontrait la Slovaquie. Lors de ce match amical, les oreilles du gardien Fabien Barthez ont été farcies des huées de supporteurs. La réaction de Grégory Coupet, son suppléant, et le mécontentement du sélectionneur, Raymond Domenech, ne sont pas parvenus à calmer les tribunes. Rond, le ballon se fait siffler alors qu'il parvient à se faire respecter quand il est ovale. «C'est la chronique du supporteurisme et du hooliganisme», définit Patrick Mignon, sociologue à l'Insep. Car se contenter d'un «au rugby la bagarre est sur le terrain, au foot elle est dans les tribunes» serait un peu facile.
«Le rugby bras