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Libération

Les 1265,85 km du marathon de Paris

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par Karen BASTIEN
publié le 8 avril 2006 à 20h53

Il faisait chaud ce 18 septembre 1976, même si l'on était loin des températures caniculaires que venait d'endurer la France pendant plusieurs mois. Un temps parfait pour courir. Jean-Pierre Eudier se souvient du départ dans le stade Jean-Bouin. Puis des chemins en terre du bois de Boulogne. Trois boucles de 14 kilomètres, exigeantes car marquées par des accidents de terrain. Autour de lui, des athlètes qu'il connaît bien. Notamment Fernand Kolbeck, un Strasbourgeois quatre fois champion de France de marathon. Le patron du peloton en quelque sorte. Alors, quand, au 25e kilomètre, Kolbeck décide de démarrer, tout le monde se regarde et se dit que c'est plié. A la surprise générale, un homme prend sa foulée, Bernard Sehedic, fort des 2 h 20 min 52 s réalisées l'année précédente. Jean-Pierre Eudier, qui avait raté sa qualification pour les Jeux olympiques de Montréal, a soif de revanche. Et gicle derrière Sehedic. Le trio reste soudé jusqu'au 30e kilomètre. Là, Eudier accélère et accentue son avance. Jusqu'à ce qu'un terrible point de côté au 40e kilomètre le force à ralentir. Sehedic revient fort. Mais trop tard. Eudier passe, avec quelques secondes d'avance, la ligne d'arrivée dans le stade Jean-Bouin. En 2 h 20 min 57 s. Le souvenir est précis. C'était il y a trente ans, pourtant. Mais une victoire, cela ne s'oublie pas. Surtout dans le premier marathon de Paris.

Hérésie. Ils seront 126 à passer la ligne d'arrivée ce jour-là. Quelques athlètes de haut niveau venus concourir po