Il est à peu près certain que le FC Nantes 42 saisons parmi l'élite (série en cours), 21 participations aux différentes Coupes européennes s'avancera ce soir sur la pelouse lensoise de Felix-Bollaert avec une prudence d'Apache. Un quart de finale de Coupe de France, une équipe de CFA (4e échelon) en face ; mais pas n'importe laquelle : le Calais Racing Union Football Club (CRUFC), ce club de rien du tout qui avait manqué faire basculer le foot professionnel par-dessus le bastingage en 2000. Que reste-t-il de l'aventure irradiante des amateurs de Calais il y a six ans, une finale de Coupe disputée par un club alors en CFA 2 (5e échelon) qui se pointe au Stade de France avec les scalps de Strasbourg ou Bordeaux à la ceinture ? Quatre hommes sur le terrain (Cédric Baron, Jérôme Dutitre, Matthieu Millien, le gardien Cédric Schille), qui sont surtout là par habitude. Cinq autres qui sont partis à Gravelines, deux étages plus bas, comme s'ils avaient décidé de mettre le clignotant ensemble. Et ce supporter qui disait cette semaine : «C'est la même folie, la même ambiance, sauf que, cette année, c'est venu beaucoup plus tôt ; dès les 32es de finale (élimination du club de L1 de Troyes, 3-2 après prolongations), on a senti que quelque chose se passait, alors on a fait la fête plus vite», comme s'il y avait moyen de rejouer 2000, comme si on pressentait dans le même temps qu'il faut en profiter sans tarder.
Fantasme. Profiter de quoi ? Calais, c'est un fantasme de transparence, al