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Libération

A Bordeaux, les pistards aussi ont de la cuisse

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publié le 15 avril 2006 à 20h56

Bordeaux envoyée spéciale

Le pistard se tape souvent les cuisses, qu'il a énormes pour avoir passé des heures à tourner en rond sur un vélodrome. Mais ce n'est pas pour rigoler qu'il se file ainsi des claques. Encore moins quand le pistard s'appelle Arnaud Tournant. Vendredi soir, à 20 h 14, le Roubaisien de tout juste 28 ans a souri, et après plus rien. La gueule. Une chance que le panneau lumineux du vélodrome de Bordeaux affichât la France victorieuse de la poursuite par équipe, car il fallait être sacrément balaise et pas seulement des cuisses pour le deviner à la mine de trois pieds de long que faisait le finisseur tricolore. L'équipe aurait perdu qu'il n'en aurait pas été autrement.

Triplette. La piste est un drôle de petit monde qui tourne en rond à donner mal au coeur. Il y a l'équipe allemande, bien alignée, chacun dans la roue de l'autre, nez dans le guidon. Les Espagnols aux maillots soleil, qui appuient moins fort sur les pédales. Le mécano japonais, qui prend en photo son équipe et son matériel. Il y a Jo, aussi, commissaire préposé au contrôle du matériel, monsieur Pesée qui, comme à la boxe ou en équitation, vérifie le poids des engins. Plus d'une centaine passent entre ses mains, direction le crochet à viande de la balance. Jo est un peu haltérophile, aussi. Avec au minimum 6,8 kg en dessous, obligation est faite de lester la bécane, et Jo ne plaisante pas avec le fil de plomb. Tous parqués au centre de la piste, derrière des barrières de sécurité et une main c