Menu
Libération
Interview

«J'ajoute des épines aux fleurs de cerisier»

Article réservé aux abonnés
publié le 15 avril 2006 à 20h56

Quand on se gausse de sa nouvelle vocation de globe-trotter, Jean-Pierre Elissalde (51 ans) ne s'offusque guère. «Jacques Brel s'est bien embarqué pour les Marquises sur le tard, remarque-t-il, sans même parler de Moitessier et de quelques autres. En ce qui me concerne, vocation n'est pas un terme approprié. Entraîneur, j'ai simplement saisi une opportunité qui se présentait. Cela se fait beaucoup dans le foot, où l'on part volontiers entraîner le Mali ou le Ghana. Moi, je suis au Japon.»

Depuis quelques mois, et la fin de sa collaboration avec Béziers, l'ancien demi de mêlée du XV de France (5 sélections) entraîne en effet («à mi-temps») l'équipe de rugby du pays du Soleil-Levant. Celle-là même qui, évoluant en Coupe du monde 2003 dans la même poule que la France, posa quelques problèmes aux joueurs de Bernard Laporte dans la moiteur du Dairy Farmers Stadium de Townsville (Queensland), et que son nouveau coach a choisi de faire venir en stage dans les Landes, «en plein coeur du pays du rugby».

Avez-vous été surpris par le niveau du rugby japonais ?

Très agréablement. Au Japon, le rugby est tout sauf un sport banalisé. Les Japonais ont une conception du jeu relativement décalée. On ne trouve pas forcément de combat dans les phases statiques, mêlées par exemple. Les piliers s'autorisent des règles du genre poser la main au sol, les troisième ligne se mettent plus ou moins symboliquement en mêlée, et cela débouche sur des matchs spectaculaires. Seulement, quand on est confronté à