Menu
Libération

Le keirin, une petite moto qui pousse à la roue

Article réservé aux abonnés
publié le 17 avril 2006 à 20h57

Bordeaux envoyée spéciale

«J'ai horreur qu'on parle du keirin en le présentant comme un jeu du cirque.» Pour un coureur comme Frédéric Magné, trois fois champion du monde de la discipline (en 1995, 1997 et 2000), le keirin est une compétition. Pour le public, le keirin reste un spectacle. Dans les gradins, on gronde aux accélérations et on se lève dans les virages. Les spectateurs, un peu sadiques, guettent évidemment la glissade du vélo sur le bois.

La discipline, née au Japon, a la vitesse du sprint avec une dose supplémentaire de dangerosité. Au lieu du tête-à-tête, roue dans roue du sprint, les coureurs se retrouvent à six à jouer des coudes dans l'anneau. Et en finale des championnats du monde, vendredi à Bordeaux, il y avait du beau monde : deux Néerlandais ­ dont le champion sortant ­, un Espagnol, un Polonais et deux Français. Du beau monde et pas de chute. «Au début, les règles n'étaient pas trop respectées», explique Patrick Cluzaud, directeur technique national français. Coups de tête pour se frayer un chemin, coups de coude et frottements irréguliers. Au Japon, les compétiteurs portent même des casques qui leur font la grosse tête et qu'ils utilisent comme un bélier pour se replacer à l'avant du peloton.

Autocollants. Sur la piste du vélodrome de Bordeaux, les couvre-chefs sont tout ce qu'il y a de plus réglementaire. L'ordre d'alignement est tiré au sort juste avant le départ. L'idéal est ni trop haut ni trop bas, pour conserver de bonnes chances. Pour la finale, l