Le jargon cycliste se nourrit parfois de nuances byzantines. Entre l'Amstel Gold Race, qui s'est disputée dimanche, et la Flèche wallonne, qui aura lieu demain, la différence de notoriété est assez faible. Pourtant la première est considérée par les spécialistes comme une classique et la seconde comme une simple semi-classique. Une telle différence de traitement mérite que l'on pose enfin la question : qu'est-ce qu'une classique en fin de compte ?
«Monuments». Pour Alain Rumpf, le manager du Pro Tour, la réponse est simple : «Il suffit de se référer au nombre de points UCI attribués au vainqueur de chaque épreuve.» Une plongée dans les règlements permet ainsi d'établir que seules cinq courses d'un jour permettent de récolter 50 points : Milan-San Remo, le Tour des Flandres, le Tour de Lombardie, Paris-Roubaix et Liège-Bastogne-Liège. Ces cinq rendez-vous sont qualifiés de «monuments» du cyclisme mondial, ce que personne ne conteste. Les autres courses d'un jour du Pro Tour ne sont créditées que de 40 points. Tient-on ici la ligne de partage des eaux entre classiques et semi-classiques ? Non, car parmi ces épreuves figurent l'Amstel Gold Race ou Paris-Tours, qui sont, paraît-il, des classiques.
«C'est plus compliqué qu'une simple histoire de points, admet Jean-François Quénet, auteur du Livre d'or du cyclisme 2005. Aucun règlement officiel ne définit clairement quelle course est une classique. Cette appellation est le fruit de l'histoire. Par exemple, l'Amstel Gold Race est une