C'était il y a deux ans, en Coupe d'Europe, déjà. Contre Northampton, ou Leicester peut-être, à Aguilera. Au moment de récupérer un ballon anodin, l'ailier droit biarrot commit une incroyable faute de mains. Du genre à provoquer instantanément les quolibets, voire les sifflets des spectateurs comme c'est hélas de plus en plus souvent le cas dans le rugby professionnel. Pourtant, dans les gradins, personne alors ne moufta. A peine une grosse voix s'éleva-t-elle de sous un béret cabossé pour bougonner un énigmatique : «Ma parole, Bidouille cafouille.»
«Bidouille», surnom qui remonte, croit-on, à l'époque insouciante du sport-études, c'est Philippe Bidabé, 28 ans, dont douze passés sous le maillot du club. Un judoka raté, pur Basque, un... Bayonnais. «On me chambre un peu à cause de ça, parfois, avoue-t-il, c'est vrai que je suis né à Bayonne et que j'ai fait ma scolarité là-bas. Mais au moment de choisir un club, c'est Biarritz qui l'a emporté. Peut-être à cause de ses couleurs, rouge et blanc, celles de Cambo, aussi, où j'ai débuté. Je me rappelle qu'en 1992, année qui a vu le BO aller en finale, il y a eu un Bayonne-Biarritz en quarts. Mes copains étaient pour Bayonne, et moi, je soutenais déjà Biarritz.»
Dynastie.
Petit-fils d'André, ancien champion de France de joko garbi («Au Pays basque, on joue à la pelote ou au rugby, souvent aux deux»), fils de Pierre, ex-centre de Tyrosse, Philippe est le plus prestigieux fleuron de la dynastie Bidabé. Deux fois sélectionné en France