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Libération

Rod Fanni, défenseur les pieds sur terre

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Professionnel par hasard, il est déjà repéré par la Juve.
publié le 22 avril 2006 à 21h00
(mis à jour le 22 avril 2006 à 21h00)

Nice envoyé spécial

Cherchez le mec. Là, entre le décrassage et la poignée de fidèles, la buvette et le flot de la nationale ; là, devant une table en plastique d'un centre d'entraînement en préfab. Lui, du genre avec plomb dans la tête et mercure dans les veines, pétrole dans les guiboles et platine dans la technique. Lui, déchirure récidivante à la cuisse droite, latéral droit en intermittence à Nice, mais qui étonne son monde. Lui, qu'on annonce déjà à la Juve. Rod Fanni, 24 ans, s'offrira peut-être un destin quatre étoiles à la Thuram. Ou restera une autre étoile, filante celle-ci, de la galaxie des joueurs auxquels on a ­ trop ­ promis la lune. Il le sait. En sourit. Le foot, il pourrait arrêter demain et sera «heureux» de toute manière. Fier d'un itinéraire presque par effraction.

Ballon d'oxygène. Le ballon, ce môme qui se prédestinait à devenir électricien l'a d'abord vécu en courant alternatif. Fils de Béninois modestes, il est né et a grandi dans un «quartier HLM» de Martigues (Bouches-du-Rhône), «mélange de pauvres et d'immigrés». Où le soir, à 16 ans, il fait dans le foot en salle, y découvre des vertus cardinales: «Le respect, les règles, la rigueur. Pas le droit de tacler ni de parler à l'arbitre». Mais le droit de dribbler, de taquiner le cuir, de «participer au jeu» et de faire le piston avec son gros moteur (son 1,86 m et ses 78 kg). Loin des centres de formation. Pourtant, l'année de son bac, Martigues le repère. Il passe pro quand le club ac