Monaco envoyé spécial
Sans Rafael Nadal, le tennis serait plus chiant et la vie du Suisse Roger Federer plus tranquille. Il serait invaincu en 2006, favori de Roland-Garros qu'il aurait peut-être remporté l'an passé et il n'aurait pas été battu hier en finale du tournoi de Monte-Carlo, au terme d'un match magnifique en 4 sets (6-2, 6-7, 6-4, 7-6) et presque 4 heures de jeu. Mais le mérite de Nadal, 20 ans en juin, c'est qu'en plus de battre Federer il le transfigure. Il oblige le numéro 1 mondial à endosser le bleu de chauffe, réveillant les colères adolescentes de ce même joueur qui, à l'aide d'un coach mental, avait fini par lisser toute expression sur le court. Hier, Federer (la force tranquille, l'ambassadeur de l'ONU, l'interviewé toujours courtois qui répond en trois langues aux journalistes) a balancé une balle dans la mer, shootant furieusement ensuite dans la pancarte qui porte son nom sous sa chaise. L'immense mérite de Nadal consiste donc à animer ce personnage que l'on s'ennuie à confiner, si tôt dans sa carrière (il n'a que 24 ans), dans la seule quête solitaire des 8 Grands Chelems qu'il lui reste à glaner pour dépasser Pete Sampras (14). Et c'est une excellente nouvelle pour le tennis.
Métamorphosé. En tout cas, au bout de 4 jeux (pour 12 fautes directes du Suisse), Federer, (crispé ? gêné par le vent qu'il abhorre ?) se retrouvait à 0-4 avec une balle de 5-0 au bout de la raquette de l'Espagnol. La question se posa alors de savoir à quand remontait la dernière