Menu
Libération

Les Bleus visent la crème glacée

Article réservé aux abonnés
publié le 29 avril 2006 à 21h04

Amiens envoyé spécial

Les Allemands, qui s'y connaissent, ont réservé depuis plus de deux mois leur place dans les gradins de la patinoire d'Amiens, qui sera comble dimanche soir. Flottants dans des maillots trop amples, ils font le bonheur des brasseurs locaux qui ravitaillent le Coliseum en rupture de fûts dès lundi, début des championnats du monde (division 1, groupe A). Tambours, chants incessants, l'équipe de France devra s'attendre à jouer dans une ambiance de kermesse. Ce qui contraste avec la passion modérée des Français pour le hockey, sport pourtant chaud et hautement «participatif». Ainsi, telle photographe anglaise blessée au front par un palet fou lors de France - Grande-Bretagne et recousue de frais cherchait partout, au sortir de l'infirmerie, le «Cachou» qui lui avait mâché la poire. C'est dire l'amour des tribunes pour les excès d'émotions que procurent ces hommes casqués, embaumant le linge sale oublié.

Soeurs ennemies. Débauche totale donc que ces matchs qui se sont enchaînés toute la semaine pour aboutir à une «petite finale» France-Allemagne (lire ci-contre), dont le vainqueur devrait accéder au groupe mondial, l'élite planétaire. Un niveau que les deux équipes fréquentent en alternance, se disputant la place régulièrement, cage à cage, en soeurs ennemies aux styles très différents. La France, coquette, s'obstinant dans sa recherche de fluidité et de gestuelles aux accents scandinaves ; l'Allemagne, plus vigoureuse, poursuivant sa quête de respectabilité p