Ajaccio envoyé spécial
Le sport corse, c'est d'abord une vision inouïe, un truc à eux : l'aéroport d'Ajaccio le samedi à 7 heures du matin. Quand il n'appartient qu'aux gosses. Tous en survêt, sac de sport à l'épaule, «MP3 sur les oreilles, et surtout, personne ne parle, on est crevés», raconte l'un d'eux. Lui se lève à 6 heures. Il n'est pas le plus mal loti. Des basketteurs, qui s'envolent vers Nice pour un match à Grasse. Des handballeurs ou des footeux, qui filent sur Aubagne via Marseille. Ce sera retour en soirée pour tout le monde. Le sport corse est fatigué. Après quatre ans de présence dans l'élite, l'Athletic Club ajaccien (ACA) quittera la Ligue 1 dans huit jours. Après le hand et le volley, c'est donc au tour du foot le SC Bastia a, lui, enterré ses dernières chances de montée mi-avril dans la fumée des bombes agricoles, avec envahissement de terrain à la clef. L'ACA, c'était une idée que son président, Michel Moretti, résume ainsi: «Faire comprendre qu'ici on ne gagne pas les matchs dans le tunnel qui mène à la pelouse.» (1)
Terrain en terre. Moretti reçoit en plein après-midi, stores baissés, à quelques mètres du lieu du délit: le stade François-Coty, une enceinte de 3e division pas de tribune côté ouest, ce qui dégage la vue sur le bord sud du golfe d'Ajaccio , ce qui lui valu une retenue de 25 % sur les droits télé. Moretti : «Avec ça, je me payais deux joueurs cet hiver, et on restait en L1. Il n'y a pas de sentiment anticorse à la Ligue. Mais elle est se