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Libération

A Perpignan, le XIII se bat pour gagner un bout de terrain

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publié le 8 mai 2006 à 21h09

Perpignan envoyé spécial

Les ouvriers du nord de l'Angleterre, ne pouvant plus être à la mine la semaine et le dimanche à poumon déployé sur le terrain, obtiennent la professionnalisation du rugby. Et son changement de règles. Le XIII était né. C'était il y a plus d'un siècle. Aujourd'hui, la ligne de chemin de fer Liverpool-Leeds, terre du rugby à XIII et des champions de snooker, connaît un prolongement grâce aux avions charters qui atterrissent régulièrement à Perpignan (Pyrénées-Orientales). Après trois ans de préparation, l'équipe catalane des Dragons a arraché sa place dans la Super League, le championnat le plus relevé du monde, avec la NRL australienne.

La géographie et la forte culture populaire treiziste à résister à la morgue de ses détracteurs ont séduit les dirigeants anglais, pour qui le commerce ethnique est un créneau éprouvé. Il suffit de voir déambuler en plein centre de Perpignan, place Arago, les jeunes familles de supporters de Warrington, (ils étaient 3 000 samedi) à fort accent liverpuldien, poussettes devant, papa et maman derrière, maillot jaune et bleu sur les épaules.

Fusion. Bernard Guasch, président des treizistes perpignanais, ex-joueur, reçoit dans son bureau, derrière les abattoirs. Il est à l'origine de cette résurrection. Dans les années 90, quand Saint-Estève et le XIII catalan ne gagnaient plus et que les voisins se tiraient la bourre à coups de surenchères sur des joueurs dans un périmètre d'à peine quelques kilomètres sous les risées du XV