De tradition populaire, le XIII a toujours recruté et formé ses joueurs dans des milieux modestes. Pour un salaire moindre que celui des quinzistes, encadrés dans des structures souvent rudimentaires, tenant à la bonne volonté d'éducateurs soucieux de perpétuer l'héritage social du XIII. Les joueurs français aujourd'hui au sein des Dragons catalans dans la Super League ont choisi en conscience de bosser dur trois ans durant pour se hisser à ce niveau. Deux d'entre eux racontent comment ils ont été séduits par ce sport.
Adel Fellous, pilier, 28 ans
«J'ai commencé dans un club de quartier à Narbonne (Aude), à 16 ans. Je suis très impulsif, ça m'a permis de dépenser mon énergie. D'un coup, grâce à ce que je savais faire, ça m'a permis d'avoir un travail, de voir la vie autrement. On a tous plus ou moins des modèles et je suis moi-même devenu un peu cela dans mon quartier. Je suis un sportif reconnu, un professionnel. Alors, je redonne un peu de ce que l'on m'a donné. Dans le quartier, je fais faire du sport aux gamins. Je fais aussi des actions en prison.»
Jamel Fakir, 2e ligne, 23 ans
«A 11 ans, j'habitais Villeneuve-sur-Lot. Le concierge qui habitait dans mon immeuble m'a amené au rugby. Physiquement, j'étais plus grand que les autres et j'ai tout de suite ressenti du plaisir dans ce jeu. J'ai joué à XV en juniors au SU Agen, un an et demi. Je jouais centre et, ce qui m'a déplu, c'était le manque de ballons, de contacts. A XV, certains matchs, je touchais cinq ballons, je sortais