Barcelone envoyé spécial
Engagée de dernière minute dans le championnat 2006, l'écurie japonaise Super Aguri est soutenue par Honda et dirigée par Aguri Suzuki, lui-même ancien pilote de F1. Mais c'est l'Italien Daniele Audetto, 63 ans, personnage incontournable des paddocks depuis plus de trente ans, qui a relevé le défi de concrétiser ce projet en un temps record. Il en explique la genèse.
Pourquoi l'écurie Super Aguri ?
En septembre 2005 Aguri Suzuki m'a appelé du Japon pour me dire que Honda lui avait demandé de monter un team de F1. Le problème de Honda était alors de caser son pilote Takuma Sato qui venait d'être écarté de l'écurie officielle. Pour des questions d'image, Honda ne voulait pas casser son contrat.
Pourquoi cette précipitation ?
Pour 2006, ça me semblait impossible. Aguri était conscient de la difficulté, mais était persuadé que rater cette «fenêtre de tir» revenait à rater l'occasion. Dans l'optique des futurs changements de règlements en 2008, accompagnés d'une réduction des essais, c'était important pour Honda d'avoir une deuxième voiture pour tester ses moteurs et dénicher des jeunes pilotes.
Concrètement, comment ce projet a-t-il vu le jour ?
Mon rôle de directeur général a été de trouver, contacter, convaincre et réunir les gens compétents. Le point crucial est l'accord avec John Menard. Ce richissime Américain qui avait racheté les structures de TWR et de l'ancienne écurie de F1 en Angleterre et qui, sachant Honda derrière le projet, a accepté de nous loue