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Juventus et coutumes

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Partie des relations troubles entre les arbitres et le club turinois, l'enquête de deux juges napolitains s'oriente vers un vaste trucage du championnat italien. Enorme scandale dans la péninsule.
publié le 13 mai 2006 à 21h13

Rome de notre correspondant

«La Juventus de Turin pourrait être rétrogradée en deuxième division.» Selon la presse italienne, l'hypothèse est prise très au sérieux par la famille Agnelli, qui contrôle le club, depuis que la justice a commencé à s'intéresser de près aux manoeuvres de ses dirigeants. Pour tenter de couper court à cette éventualité, le conseil d'administration de la plus prestigieuse équipe de la péninsule a, dès jeudi, remis sa démission pour licencier contre leur gré le trio éclaboussé par les affaires, à savoir l'administrateur délégué Antonio Giraudo, le vice-président et ancien joueur Roberto Bettega et surtout le directeur général, Luciano Moggi. Devenu au cours des années une sorte de parrain du calcio, surnommé «Lucky Luciano» en raison de son habilité à dénicher des joueurs mais aussi pour son emprise sur le monde du ballon rond, l'homme est au centre de la tempête qui apporte presque chaque heure son lot de révélation.

Mainmise. Accusé d'avoir conditionné les arbitres, tenté de faire pression sur des journalistes ou encore sur le sélectionneur national, Marcello Lippi, Luciano Moggi est également accusé d'avoir favorisé illégalement la GEA. Cette société qui regroupe 200 agents de joueurs et d'entraîneurs est entre autres gérée par son fils Alessandro et aurait, au fil des années, exercé une mainmise sur le marché des transferts. Luciano Moggi est au centre d'une enquête ouverte pour «concurrence déloyale» par le parquet de Rome, et d'une autre pour «as