La liste des 23 joueurs conviés à défendre les couleurs de l'équipe de France lors de la Coupe du monde allemande (du 9 juin au 9 juillet) a été rendue publique hier par le sélectionneur Raymond Domenech. Il n'a justifié aucun choix, ce qui doit être interprété comme une forme d'irréductibilité vis-à-vis de la pression, ahurissante, qui s'est abattue sur le coach tricolore ces dernières semaines : campagnes de presse visant à intégrer l'attaquant marseillais Franck Ribéry (il y est), guerre des goals pour accrocher la place de titulaire du poste (ce sera Barthez), négociations serrées entre la Fédération et TF1 pour offrir la primeur de la liste à l'émission Téléfoot...
Le speech liminaire dont s'est fendu le sélectionneur a donc eu une saveur spéciale, celle d'un type qui lutte pour échapper à un faisceau d'intérêts dépassant de très loin le terrain. «S'il était facile d'exclure tel ou tel, j'aurai mieux dormi depuis quelque temps. Je sais le poids de ma responsabilité ; les attentes des médias, des supporteurs... C'est lourd. Cette liste, c'est le fruit d'un travail collectif de deux ans. J'ai discuté de certains points avec Aimé [Jacquet, son patron en tant que directeur technique national, ndlr], avec d'autres aussi. Le choix a obéi à cinq critères. 1. Le talent du joueur, son niveau. 2. L'expérience en grande compétition. 3. La forme du moment, un critère à l'importance relative puisque nous disposons de trois semaines pour préparer les joueurs. 4. La complémentarité