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Libération
Portrait

Eto'onnant

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publié le 17 mai 2006 à 21h15

Douala envoyé spécial

A New Bell, ce sera «dead zone» ce soir. C'est là, «avenue Eto'o Fils», de ce quartier de Douala, de ce «purgatoire de l'échelle sociale du Cameroun», selon un intello local, qu'on suivra le destin (paradisiaque ?) de Samuel Eto'o sur écran. Le pays se figera. A 20 h 45, Samuel Eto'o sera au Stade de France, en finale de la Ligue des champions, face à Arsenal. «Notre finale de Coupe du monde», résume Charles Seppé, ami d'enfance, et «président» du Parlement 9, comme le numéro de l'avant-centre que Chelsea brûle d'arracher au Barça pour 80 millions de dollars.

Un rade miteux que ce Parlement 9, où, entre sono saturée et cadavres de bouteilles de bière, se retrouvent les potes de ballon d'Eto'o enfant. La star, qui rentre toujours sur le terrain du pied droit («Un truc qui sert à rien, mais faut bien croire à quelque chose»), y revient tous les six mois. «Avant même d'aller saluer ses parents», jure Charles Seppé. L'enfant prodige y prodigue des poignées de main. Arrose un ­ très large ­ cercle de relations. Ou parraine des causes sans fin : enfants des rues, visites de prisonniers, mères frappées du Sida, etc. «Il faut partir d'ici, dit Jolly Ndjock, «grand frère» qui gère ses «intérêts» dans le coin, si on veut comprendre qui est vraiment Eto'o.»

Porteur de plantains. Pas cette diva propulsée quatrième valeur marchande planétaire hors terrain, qui parle d'elle à la troisième personne. Ni ce Lion indomptable qu'on a un temps ­ avant la Coupe d'Afrique des N